Kebranto image

Prenant part au projet Tunnel Vision, qui accompagne unxe artiste au cours de son processus de recherche, de création et de production, Jonas Van présente une installation audiovisuelle, en collaboration avec l’artiste Juno B.

Kebranto – en portugais du Brésil – est un sortilège. Jeté à partir du regard, le sort casse l’esprit en morceaux et empêche son mouvement. Kebranto est un geste chargé de pouvoir magique, qui nous rappelle que nos corps, et l’énergie qui y habite, sont puissantes. Kebranto est une décristallisation de la cisgénérité, qui s’opère par d’autres pactes.

La décomposition de la matière organique, qu’il s’agisse de végétaux ou d’animaux morts, libère des gaz qui s’enflamment spontanément au contact de l’air. Ces flammes, emportées par les courants d’air, créent le feu follet. Dans le nord et le nord-est du Brésil, selon la cosmoperception Tupi Guarani, ce feu est l’entité Boitatá: un serpent de feu qui se nourrit d’yeux.

Les artistes présentent une fiction documentaire fondée sur l’idée que le serpent Boitatá est l’ancêtre des corps trans et désobéissants de genre. Une possibilité de transmutation corporelle et temporelle à partir de la rencontre avec le serpent, qui, en regardant les autres êtres, les modifie de manière irréversible.

Jonas Van (1989, BR) est un artiste et curateur brésilien transviado basé à Genève. Sa pratique est un exercice radical de questionnement des structures du pouvoir cisnormatif, créant des écologies queer en utilisant la vidéo et le son, l’installation éphémère et le texte. Son travail propose la monstruosité comme une narration fictionnelle et profondément intime, une fracture linguistique et temporelle dans une perspective anticoloniale. Son projet pour Tunnel Vision comprend deux volets: Kebranto et Spelling Desire.

Juno B est un artiste multiforme, basé à São Paulo, dont le travail oscille entre la vidéo, la direction artistique et le graphisme. À travers ses œuvres, il propose des expérimentations formelles et matérielles, des réflexions et des dialogues au moyen de récits et de possibilités d’être au monde non hégémonique.

Avec le soutien du Fonds culturel Sud – artlink