On regarde le sol en briques et on aperçoit un trou rectangulaire et sombre. Celui-ci permet l’accès à l’étage d’en-dessous. Des marches descendent et nous avec. Les pieds aggripés à l’escalier et les mains sur le rebord, à la limite entre le sol et le vide, on descend en tâtonnant du regard dans l’obscurité. La lumière s’allume, on identifie une Salle de bains définie par une douche – espace lavomatic – et des toilettes – espace politique.
On s’assoit sur le trône et nos pensées dérivent au gré de l’observation de notre esprit et d’une pile de livres qui subit l’humidité malgré son statut de conseillère du Roi. Le temps saute, chasse l’eau, et nous fait ressortir de notre trou. On remonte l’escalier, l’esprit fier de notre politique de bas étage. On se pavane, se croyant coq tandis que la cuisine observe bassement cette tête qui flotte au milieu du sol en se dandinant.
Un escalier en spirale nous toise du regard, on se reprend en main et se tenant à la rampe on monte, salle de bains – cuisine – voilà la Chambre. Ce troisième étage est clair, au dessus du brouillard, la météo annonce beau temps.
Cette chambre est dévisagée de fenêtres, au nombre de quatre, elles nous permettent de respirer, enfin. Vue sur mer, quel Beau Rivage; vue pignon sur rue, on est Continental; vue parking, on part en Fomule 1; vue entreprise on est d’Accord.
Gina Proenza (1994) est diplômée de l’ECAL et fondatrice de l’espace indépendant Pazioli. Elle est lauréate du prix Helvetia remis à l’occasion de l’exposition Plattform 18 qui s’est tenue en janvier dernier à la Kunsthalle Langenthal. Elle vit et travaille entre Lausanne et Paris.