Our Chimeras / Un Lieu image

Aude Richards et Mina Squalli-Houssaïni
Our Chimeras

Our chimeras montre des formes souples et en disgrâce. Engageant des réflexions au sujet des représentations des corps à travers l’histoire, l’exposition invite les spectacteur·trice·s à repenser les manières dont ils ont été envisagés jusqu’alors.

Les stratégies plastiques des deux artistes dévoilent des postures fluides, polymorphiques, des esthétiques ‘immatures’, sans forme figée. Une esthétique de l’‘immaturité’, car les artistes s’intéressent à des références, à des matériaux et à un langage qui fait résistance à l’autoritarisme, qu’il soit institutionnel ou systémique. Les œuvres elles-mêmes revendiquent des codes visuels et référentiels souvent perçus comme ‘naïfs’, ‘adolescents’ ou ‘féminins’, qu’il s’agit de se réapproprier. Our chimeras montre des techniques liées à l’univers du ‘craft’, ce dernier s’inscrivant lui aussi dans une dynamique de résistance au sein du néolibéralisme globalisé.

Les deux artistes s’emparent de formes fracturées, rugueuses, volontairement instables et parfois douces. Refusant des postures monolithiques, l’enjeu est de se servir de l’immaturité pour délivrer des messages complexes, liés à des narrations diverses, qu’il s’agit encore de réinventer. Il semble qu’Aude Richards et Mina Squalli-Houssaïni se concentrent à reconstruire des mythes communs et singuliers.

Les corps des femmes (le corps des artistes femmes, comme les corps féminins lorsqu’ils sont représentés) sont trop souvent piégés dans une «histoire» – écrite majoritairement par des hommes – de soumission et d’impuissance. Ainsi, la déconstruction des paradigmes du corps paraît essentielle. Les pratiques d’Aude Richards et de Mina Squalli-Houssaïni changent, s’adaptent et trompent, car sous leurs allures se planquent des discours offensifs, des «alters» récits.

Aude Richards (1990, CH) crée des soft sculptures carnées et chevelues, anthropomorphiques et abstraites. Ses œuvres traduisent la multiplication des représentations. Les fragments qu’Aude Richards met en forme, évoquent des personnalités et des groupes tels que Joe Dallesandro, le collectif Dogtown Skateboarders, l’American Indian Movement, la communauté pré cybernétique du Whole Earth, la Cicciolina, Genesis Breyer P-Orridge & Cie. Ces idoles sans visage s’incrustent les unes dans les autres, elles finissent désintégrées aussi bien qu’incarnées.

Mina Squalli-Houssaïni (1994, CH) utilise des procédés ‘immatures’ comme cheval de Troie. En effet, ses installations camouflent des armes, montrent des corps féminins; furent-ils une fois agressés, ils rétorquent. On se trouve alors face à des métaphores et des narrations coupantes, qui engagent de manière masquée la colère et la révolte.

Claire Dessimoz
Un Lieu

Claire Dessimoz invite. Elle reçoit. Elle donne les clés. Vous partagez ce que vous vous voulez. Vous demandez ce que vous voulez. Autour d’Un Lieu, la proposition s’oriente vers la transmission, l’envie d’apprendre, la participation collective et directe. Claire Dessimoz met à disposition Tunnel Tunnel pendant six semaines du 15 septembre au 31 octobre, pour partager vos compétences, vos savoirs et vos désirs de savoir.

Claire Dessimoz (1988, CH) est une artiste évoluant principalement en tant que chorégraphe et interprète de danse contemporaine. Elle travaille également avec des formes plus performatives – entre théâtre, corps, politique et art contemporain – abordant des questions liées à la réalité, aux transformations et aux perceptions sociales.

Plus d’infos et marche à suivre:
www.claire.dessimoz.org/tunneltunnel